Le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui son rapport intermédiaire sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030 du développement durable, qu’il présentera devant les Nations Unies à New York à mi-juillet 2018. Malgré une large consultation conduite auprès de la société civile, des milieux scientifiques et économiques, le rapport du Conseil fédéral ne reflète guère les contributions de ces derniers. Aucune analyse sérieuse n’est faite des actions à entreprendre pour améliorer la mise en œuvre du cadre global du développement durable en Suisse. La Plateforme Agenda 2030 publiera une telle analyse le 3 juillet prochain.

La communauté internationale a adopté en 2015 l’Agenda 2030 de développement durable.  Impliquée dès les travaux préparatoires, la Suisse a expressément reconnu cet Agenda comme le nouveau cadre de référence universel qui engage notre pays pour viser le bien-être des gens, une croissance économique durable, la préservation de l’environnement – tant sur le plan mondial que sur son territoire.

Dans le cadre d’une consultation en ligne exigeante, plus de 170 actrices et acteurs de la société civile, des sciences et de l’économie ont pris part à une évaluation des opportunités et des défis de l’apport helvétique aux 17 objectifs de développement durable (ODD) et aux 169 sous-objectifs de l’Agenda 2030. L’administration fédérale a elle-même mis sur pied un groupe d’expertes et d’experts de haut niveau pour accompagner le processus. Le fruit de ces travaux préliminaires apparaît toutefois à peine dans le rapport officiel. Le Conseil fédéral se contente de passer en revue les actions suisses de mise en œuvre sur les 24 pages qu’il présentera aux Nations Unies.

La Plateforme de la société civile Agenda 2030 – une coalition de plus de 40 organisations et syndicats actifs en faveur de l’environnement, de la coopération au développement, des droits humains, de la paix ou de l’économie collaborative – juge insatisfaisant le rapport adopté ce jour. Elle déplore notamment que le Conseil fédéral ait raté l’occasion d’identifier les principales lacunes dans la réalisation de l’Agenda et qu’il ne donne pas d’indications sur la façon dont il entend initier les mesures politiques nécessaires. La Plateforme 2030 regrette également que le rapport n’indique pas l’instance fédérale compétente pour promouvoir, coordonner et veiller à l’application de l’Agenda 2030.

On se demande aussi pourquoi le Conseil fédéral ne publie pas en même temps « l’état des lieux complet » qui doit servir de base à son rapport plus que succinct.

Le 3 juillet prochain, le résultat de l’état des lieux approfondi mené par la société civile sera présenté par la Plateforme Agenda 2030 sous la forme d’un rapport alternatif à l’occasion d’une conférence de presse. L’analyse montrera le développement durable de la Suisse sous des tonalités moins roses que ne le fait le Conseil fédéral.

Communiqué de presse de la Plateforme Agenda 2030 du 20 juin 2018